Catégories : Evaluations

  • 19 mars 2019 Temps de lecture : 5 minutes
    Les exploits du Peer Learning

    Vous pouvez écouter la version complète de l’interview ici ! À l’occasion de notre premier podcast WeTestEd, nous avons eu l’occasion de discuter avec Diane Lenne, CEO de la startup We Are Peers. We Are Peers, c’est une des startups Edtech en vogue en ce moment en France. Il faut dire qu’ils proposent une solution innovante, efficace et sacrément prometteuse. Ce qu’ils font ? Ils développent l’apprentissage par les pairs, ou Peer Learning, au sein d’entreprises, dans les écoles de commerce et universités. Ils le font en animant des sessions live de Peer Learning et proposent aussi une plateforme pour accompagner celles-ci, une sorte de LMS. TestWe : Selon toi, qui sont les plus innovants entre les entreprises et les institutions de l’Enseignement supérieur ? Diane : Ça dépend ! Ce que je peux dire c’est qu’avec les entreprises ça va beaucoup plus vite, c’est généralement eux qui nous contactent pour intégrer le Peer Learning le plus rapidement. Tandis qu’avec les écoles, là c’est nous qui devons nous mettre en position de recherche proactive et on doit faire un vrai travail d’éducation. Mais c’est aussi pour ça qu’on s’est lancé sur ces deux profils très différents. T : Tu as le même constat concernant les résultats ? C’es à dire tu obtiens des résultats positifs plus tôt dans les entreprises ? D : Eh bien les résultats sont observables après une seule session. Donc dans ce cas là c’est la même chose pour les entreprises que pour les écoles. T : 3 avantages et 3 inconvénients du Peer Learning ? D : Alors concernant les avantages je dirais que : c’est une pédagogie qui est très responsabilisante ça favorise grandement l’engagement des apprenants il y a un ancrage des connaissances qui semble être beaucoup plus efficace Les inconvénients : c’est très technique et ça demande beaucoup, beaucoup d’organisation ça demande beaucoup d’énergie au niveau de l’animation des sessions, il faut toujours garder le rythme il faut pouvoir lâcher prise et savoir sous-tirer des informations précieuses de la part des apprenants T : l’apprentissage par les pairs, selon toi, devrait-il remplacer une forme de pédagogie plus classique type lecturing ? D : Non je ne pense pas, je dirais plutôt que ça devrait être complémentaire. On peut dire ce qu’on veut, le lecturing reste une méthode qui peut être très, très efficace ! T : Parlons un peu des MOOCs. Je ne sais si tu as pu voir un peu les discussions à ce sujet en ce moment, mais globalement on se demande si les MOOCs sont une promesse ratée, un succès … Qu’est-ce que tu en penses ? D : Les MOOCs sont une innovation parmis d’autres. Pour moi ça apporte de l’accessibilité, mais ça ne change pas en soit la pédagogie de cours. Le taux moyen de complétion n’est pas terrible, autour de 13%. Enfin, généralement, les MOOCs sont très efficaces mais seulement pour une minorité de personnes qui sont généralement les plus “éduqués”. Donc oui, c’est une excellente innovation mais qui doit rester complémentaire d’une stratégie pédagogique plus globale. T : Es-tu au courant d’autres utilisation du Peer Learning, de constats sur son efficacité, autre part ? D : Oui ! Il faut savoir que cette pédagogie n’est pas nouvelle. La première, il me semble, c’est la classe mutuelle. Ce type de classe permettaint aux enfants d’apprendre à lire et à écrire en moins de 3 ans versus 5 ans pour les classes traditionnelles. Mais pour des raisons idéologiques cette méthode a été abandonnée, notamment parce qu’elle remettait en question la place et l’autorité de l’enseignant. Aujourd’hui certains pédagogues remettent la classe mutuelle au goût du jour comme Vincent Faillet. T : Tu pourrais nous parler d’une success story qui t’as marqué avec We Are Peers ? D : Oui ! Déjà il faut savoir que chaque succès est le résultat d’un travail collectif. Maintenant pour moi une success story ce serait celle du cours qu’on a créée à l’EM Lyon Business school, qui est toujours en cours. Il est auto-géré par les étudiants et transmis entre eux, c’est à dire que les étudiants d’une session deviennent les facilitateurs, les animateurs de la suivante. Certains étudiants sont même devenus facilitateurs de session de Peer Learning en entreprise. Ça a été leur stage voire leur premier emploi ! Je pense notamment à l’un d’entre eux qui est devenu facilitateur à mi-temps dans une entreprise dont il était actionnaire minoritaire bien qu’encore étudiant. Il a animé des sessions comptant plus de 50 personnes, ce qui lui a clairement offert la possibilité lui-même d’apprendre et d’illustrer proactivement ses compétences, c’est un exemple d’empowerment ! Au-delà de ça, il a aussi accompagné d’autres cours à l’EM Lyon … De plus en plus d’écoles de commerce tentent l’expérience We Are Peers, comme Rennes business school ou plus récemment Grenoble École de Management sur une thématique géopolitique. We Are Peers est une figure de proue de l’Edtech et de la transformation pédagogique et l’on vous conseille vivement de jeter un oeil à leurs exploits ! Vous pouvez suivre WAP sur TwitterOu suivre Diane

    Les exploits du Peer Learning
  • 18 mars 2019 Temps de lecture : 1 minutes
    Voilà pourquoi les notes sont un vrai problème

    Bam ! Bam ! Bam ! Voici un extrait de notre nouveau video essay ! De quoi s’agit-il? Il se trouve qu’il y a une crise dans l’Enseignement supérieur aujourd’hui. Les notes sont devenues plus importantes que l’apprentissage. Cela participe à la création d’un réel déficit de compétences, crée une confusion chez les étudiants quant à ce qui les intéresse, sape l’expérience d’apprentissage et montre des impacts physiques et psychologiques sur les étudiants. Pourquoi? Comment le changer? C’est ce que nous avons essayé d’explorer ici. Pour voir l’épisode complet, consultez ce lien.

    Voilà pourquoi les notes sont un vrai problème
  • 24 janvier 2019 Temps de lecture : 3 minutes
    Comment évaluer la créativité ?

    LinkedIn a récemment posté ses “top compétences de 2019” et c’est très intéressant: la créativité est (enfin) la n ° 1 des compétences que les entreprises recherchent parmis leurs futures recrues. On dirait que le “paradigme des soft skills” commence à prendre forme. Mais petit problème. Nous parlons de la créativité en tant que compétence, en tant qu’esprit, en tant que talent… Mais avant tout la créativité qu’est ce que c’est exactement ? Qu’est-ce que la créativité? Selon Christine-France Peiffer, doctoresse en psychologie clinique et projective à l’Université Paris Descartes, la créativité est «la capacité de réaliser une production nouvelle et adaptée». Donc une compétence? Lorsque Tony Wan, rédacteur en chef chez EdSurge, a posé des questions à ce sujet à de nombreux acteurs influents du monde de l’Éducation, les réponses sont plutôt mitigées. Certains disent compétence, d’autres un mindset, certains les deux (what ?). Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas un talent inné, en effet la créativité se travaille et s’exerce via différentes méthodes. Nous y reviendrons une autre fois. Autre problème maintenant. Comment s’évalue t-elle ? Dans l’Enseignement supérieur, on a tendance à voir des méthodes d’évaluation assez standardisées pour évaluer les compétences ou les connaissances des étudiants. Cela rend bien difficile la notation d’une compétence aussi intangible que celle de la créativité. Alors comment ? Évaluer l’autocritique Pour les projets d’écriture créative, évaluez l’auto-évaluation. C’est à dire laissez les étudiants donner une autocritique à leur travail et n’évaluer que cela. Cette méthode permet d’avoir un regard plus objectif sur la performance. En demandant aux étudiants le processus qu’il a adopté, le «pourquoi», le cadre et la stratégie, vous avez accès à la logique créative de l’individu. CE qui permet d’apposer une note à un travail à la base très subjectif. Laissez les élèves décider de leur rubric Le réel avantage ici est évidemment l’engagement des étudiants dans le processus d’évaluation. Il s’agit de leur permettre de parler du sujet, de leur mission, de leur évaluation et leur barème de notation. Il est encore plus intéressant d’effectuer ce processus sous la forme d’un dialogue, de questionnement, “Selon quels critères peut-on considérer un tel travail comme excellent ?” Engagement pur, réflexion pure, empathie. On est dans de l’active learning et on déclenche un processus créatif chez les étudiants. Adapter l’évaluation Nous avons parlé des méthodes de notation, des process d’évaluation, Qu’en est-il des formats d’évaluation ? Opter pour des évaluations plus adaptées aux compétences attendues semble faire du sens, pourtant, ce modèle reste encore minoritaire. Quoi de mieux qu’un bon vieux jeu de rôle pour apprécier les compétences créatives des étudiants ? Pour ce qui est des jeux de rôles on vous propose de jeter un oeil ici ! Sinon, notre dernier livre blanc est consacré aux nouvelles méthodes d’évaluation. Et vous quelles sont vos méthodes ?

    Comment évaluer la créativité ?
  • 18 janvier 2019 Temps de lecture : 3 minutes
    Pourquoi la méthode Pecha Kucha vaut le détour

    En commençant cette nouvelle série sur de nouvelles façons d’évaluer les compétences des étudiants, j’ai eu l’occasion de parler avec le Dr Keith Pond, directeur d’EOCCS, la nouvelle accréditation du groupe EFMD. « Les étudiants sont évalués sur des compétences qui ne correspondent pas à ce dont la plupart des employeurs ont besoin », explique Keith Pond, « et il existe des moyens de changer cela, notamment en modifiant notre façon d’évaluer les étudiants. » « J’essaie la méthode de présentation Pecha Kucha, en avez-vous entendu parler? » Pecha Kucha est une méthode de présentation japonaise dans laquelle vous devez présenter 20 diapositives en ne dépensant pas plus de 20 secondes par diapositive. En fait, cette méthode est pleine d’occasions d’apprentissage pour les étudiants. Voici comment. 1. Pecha Kucha engage les étudiants dans leur présentation «Il est évident que les étudiants doivent être concis dans leurs arguments et apprendre par eux-mêmes à communiquer les gens dans un temps limité», explique Keith Pond. La précision et l’efficacité sont d’une grande valeur. Pecha Kucha, plus que toute autre méthode de présentation traditionnelle, engage l’élève dans son projet. Tout au long de son travail, les étudiants devront comprendre les concepts et les informations qu’ils devront communiquer et répéter plusieurs fois afin d’assurer un flux d’informations clair et éloquent. Ce travail et cette répétition nécessitent un engagement, et l’engagement est le meilleur moyen d’assurer la mémorisation à long terme, autrement dit, l’apprentissage. 2. Facile à noter, facile à communiquer Donner une note sur des présentations comme celles-ci n’est pas difficile. Les variables sont évidentes. Mieux, inviter les étudiants à évaluer leurs pairs peut être une excellente occasion d’apprendre. En effet, il a été démontré que le peer grading pouvait faciliter l’apprentissage actif. De plus, il est également très facile pour les étudiants et les professeurs de communiquer entre eux sur les présentations et ce qu’ils en ont compris. C’est donc une excellente occasion d’engager tout le monde à communiquer, à obtenir des commentaires sur des points pratiques. 3. Des compétences pratiques qui les aideront à se développer professionnellement Enfin, Pecha Kucha est un excellent modèle d’évaluation permettant de tester les compétences les plus nécessaires sur le marché du travail. Savoir communiquer clairement et efficacement est l’une des compétences non techniques les plus demandées aujourd’hui. Aussi, selon le Dr Poonam Madar de l’Université de West London, Pecha Kucha est une méthode d’évaluation, d’apprentissage et de préparation au monde du travail. Un trois en un qui vaut le détour. Selon Keith Pond, «vous pouvez aborder différents éléments des compétences avec différentes sortes d’évaluations, au lieu de vous attendre à ce que les étudiants de premier cycle sachent exactement comment rédiger un essai. Vous devez les former à travers ces éléments », et c’est ainsi qu’ils acquerront des compétences qui les aideront grandement sur le marché du travail.

    Pourquoi la méthode Pecha Kucha vaut le détour
  • 13 septembre 2018 Temps de lecture : 3 minutes
    Optimiser les corrections par la digitalisation : l’exemple lituanien

    Comme vous le savez, « processer » les évaluations est difficile. Les problèmes de logistique et d’organisation pullulent tout au long du processus. La phase de correction, elle, on s’entend, est un petit cauchemar. Selon une étude, aux États-Unis, les professeurs passent en moyenne 10 heures supplémentaires par semaine sur les corrections de tests. 10 heures. Mais vous le savez peut être déjà. La NEC, la Lithuanian National Examinations Centre, elle aussi le sait. C’est pourquoi cet été, l’organisation nationale lituanienne décida d’utiliser des outils de e-marking dans le but de digitaliser les corrections des examens de physique et d’IT de son « baccalauréat » des étudiants sortant du lycée. Résultat ? L’organisation fut capable de réduire leur temps de correction de 60% . Alors que les épreuves précédentes nécessitaient plus de 5 semaines de travail, la phase de correction ne prit désormais que 2 semaines tout au plus. La correction de l’examen de physique prit d’ailleurs 4 jours tout au plus. Efficace. Le cas de la NEC lituanienne n’est évidemment pas isolé, de nombreuses institutions ont elles aussi choisis de digitaliser partiellement ou complètement leur processus d’?valuation via des e-markers ou des solutions d’e-Exams. Optimiser les processus d’examens revient ? optimiser du temps. Qui dit plus de temps dit plus d’opportunités d’améliorer l’environnement d’apprentissage. Vous l’aurez compris, le temps est pr?cieux. Cependant, on peut toujours faire mieux. Optimiser, c’est très bien. Fournir une optimisation de qualité accompagnée d’outils d’analyses, c’est mieux. C’est exactement ce que les e-Exams sont en mesure de fournir. Comment cela ? Ces solutions permettent d’avoir accès à un large panel de données qualitatives et quantitatives à partir des examens. Un sacré avantage pédagogique facilitant la gestion de l’amélioration continue et des de chaque cours et chaque programme. De plus, ces solutions permettent de faciliter ou automatiser l’organisation et la visualisation des données académiques. L? encore, c’est un avantage certain pour des acteurs tels que les gestionnaires d’accréditation, en charge de l’organisation des processus internes aux institutions. Effectivement, selon notre étude, 83% des gestionnaires d’accréditations ont déclaré que la phase la plus difficile d’un processus d’accréditation était l’implémentation et l’optimisation des processus et de la communication des données académiques. Nous avons aussi observé que 33% des gestionnaires d’accréditations étaient à la recherche d’une solution, d’outils d’Edtech, qui leur permettrait de 1) mieux gérer les données et 2) fluidifier les processus internes. 33%. Un tiers. C’est quand même quelque chose. L’organisation et la visualisation des données sont tout aussi avantageuses pour les directeurs académiques et doyens d’institutions chargés de planifier et valider les innovations pédagogiques actuelles et futures. Là encore, nous l’avons vérifié. 75% des doyens et directeurs académique interrogés considèrent l’innovation pédagogique comme leur priorité numéro une. En conclusion, on observe une tendance croissante sur l’évolution des e-Exams. D’une solution d’optimisation des processus d’examens, l’e-Exam a maintenant l’opportunité de devenir une plateforme de management de l’amélioration continue d’une institution. Chez TestWe, on est à ce stade. Objectif : adapter les exam aux problèmes d’aujourd’hui liés à l’apprentissage. Maximum effort.

    Optimiser les corrections par la digitalisation : l’exemple lituanien