La triche, c’est la face sombre des examens. On sait qu’elle existe mais il est difficile de la quantifier, notamment parce que les centres d’examen victimes n’aiment pas trop faire de la publicité autour de ces affaires. Et paradoxalement, la triche semble plus difficile à mettre en œuvre pour les examens en ligne.
Des techniques de triche de plus en plus technologiques
La référence « culturelle » française au sujet de la triche, c’est le film Les Sous-doués passent le bac. L’histoire de ces cancres qui ont recours à toutes les formes de triche pour avoir leur bac avait fait se tordre de rire les lycéens et les étudiants en 1980. Et certaines méthodes « futuristes » à l’époque sont aujourd’hui d’actualité.
La montre connectée
L’utilisation d’une montre connectée, c’est un peu la méthode numéro 1 de ce bac 2024. Et pour éviter l’intervention d’un surveillant un peu geek, certains ont trouvé le moyen de retirer le bracelet de la montre pour mieux la camoufler dans la trousse autorisée.
Le smartphone
Conserver un smartphone dans ses affaires, c’est une triche un peu grossière. Mais il y a toujours quelques cas enregistrés dans les centres d’examen. Et ce, malgré les messages préventifs adressés par les surveillants.
L’oreillette
C’est une scène phare des Sous-doués. L’un des candidats passe un oral avec un souffleur à l’extérieur qui intervient en direct. Avec la miniaturisation de ces appareils, on peut imaginer la possibilité d’avoir une oreillette sans risque de détection visuelle. Cela demande quand même l’obligation d’avoir un micro pour entendre ce qu’il se passe dans la salle d’examen ou de connaître le sujet. Un investissement très important.
Les mesures contre la triche des examens en ligne
En anglais, on désigne les méthodes de surveillance des examens en ligne ou à distance par le terme de « proctoring ». Il s’agit de l’ensemble des mesures techniques et technologiques qui limitent considérablement les risques de triche.
A savoir : un examen en ligne ne se déroule pas obligatoirement à domicile, seul. Il peut être passé dans un centre d’examen, dans un organisme de formation. Un surveillant peut donc être présent dans ce cas-là. Il aura d’ailleurs en général un rôle de médiateur numérique pour s’assurer de la bonne prise en main de la plateforme.
S’assurer de l’identité du candidat
A la différence d’un examen en présentiel, un des points les plus importants dans le contrôle d’une épreuve à distance, c’est la vérification de l’identité du candidat. Est-ce que la personne qui va passer l’examen en ligne est bien l’étudiant ou le stagiaire de la formation attendu ? Pour cela les méthode utilisées par les banques (les protocoles de KYC – contrôle de l’identité notamment) sont parfaites.
Vérifier l’absence d’aide extérieure
Il faut donc pouvoir voir l’environnement du poste de travail. La caméra de l’ordinateur du candidat est allumée, elle peut capter en continu ou de manière aléatoire. Les images seront analysées par un être humain en direct ou quelques heures plus tard. Le son ambiant peut être enregistré aussi. Dans certaines situations, une demande peut être faite par l’organisateur de l’épreuve pour avoir une image à 360 degrés, y compris dans la trousse ou sous le bureau.
Bloquer les programmes de l’ordinateur du candidat
Quand l’utilisateur utilise son propre matériel informatique, il peut y avoir un certain nombre de documents présents, ses cours par exemple, mais surtout un accès au réseau internet. Pendant l’examen en ligne, il faut s’assurer que ses ressources extérieures sont limitées au strict nécessaire.
L’équité des examens en ligne
Évidemment, la lutte contre la triche permet de s’assurer de l’équité de traitement des candidats. Avec les examens en ligne, on ajoute à cela l’accès aux épreuves à de nombreux publics qui ne peuvent pas se déplacer dans des centres d’examen : éloignement géographique, handicap, difficulté de mobilité.