Le ministère brésilien de l’Éducation (MEC) relance le débat public autour des conditions d’enseignement et d’examens à distance. Une nécessité dans un pays où le modèle des cours en distanciel séduit un nombre croissant d’étudiants, notamment pour des questions de temps de déplacement et de coût.
Les cours à distance attirent de plus en plus d’étudiants brésiliens
Au Brésil, le nombre d’inscriptions dans l’enseignement supérieur à distance est quasiment équivalent au nombre d’étudiants en présentiel, relaie un article de CNN Brasil en octobre 2024. En effet, selon les données 2023 du ministère brésilien de l’Éducation (MEC), 4,9 millions d’étudiants sur 9,9 millions suivent leurs études à distance (soit 49 %). Dans les prochaines années, cette part devrait atteindre les 60 % selon le quotidien brésilien Estadão.
Comme partout, les avancées technologiques et la flexibilité font partie des raisons du succès des cours en distanciel. Cela vaut surtout au Brésil, où les distances sont plus importantes qu’ailleurs. Il s’agit en effet du 5e plus grand pays au monde, avec une superficie de 8,5 millions de km². Concrètement, il faut compter au moins 15 heures de trajet pour rallier la capitale, Brasilia, depuis Rio de Janeiro, et plus de 12 heures depuis São Paulo. L’autre explication de l‘engouement pour l’enseignement à distance est le coût : les frais de scolarité moins élevés permettent à des étudiants à faible pouvoir d’achat d’accéder à des études supérieures.
Face au succès de l’enseignement à distance au Brésil, la nécessité de proposer des cours et des examens de qualité
Pour Lúcia Teixeira, présidente du syndicat d’enseignement supérieur brésilien Semesp, interrogée par Estadão, « il est nécessaire de discuter de la démocratisation de l’accès à un enseignement supérieur de qualité ». Tout en insistant sur l’importance de définir les cours qui peuvent être proposés entièrement en ligne. La question fait polémique au Brésil, alors que le MEC envisageait d’autoriser le passage à distance de diplômes en soins infirmiers, droit, psychologie et dentisterie.
Depuis juin 2024, le MEC planche sur la révision du cadre réglementaire de l’enseignement à distance en actualisant l’existant et en ajoutant de nouvelles lignes directrices. Ce nouveau cadre devrait porter sur les formes d’évaluation, les paramètres de qualité et les autorisations de cours à distance. Il devrait notamment permettre de trouver des solutions pour éviter d’obliger les étudiants à se déplacer pour passer leurs examens finaux, malgré le fait que leur formation soit dispensée à distance. Le MEC doit terminer ses travaux et établir un calendrier de travail d’ici le 31 décembre 2024 (source).